© Mikha Wajnrych
 © Julien Lambert
Cie Mossoux-Bonté

Presse

Dernier spectacle de la compagnie Mossoux-Bonté, [Pompéi] s’inspire, librement, d’un tableau de Michaël Sowa. Sur celui-ci on découvre, dans une pièce carrelée, un personnage assis derrière une table nappée jusqu’au sol, un arbuste de buis et une poule.

Sur scène le personnage est représenté par Nicole Mossoux. Elle a un aspect indéfinissable, neutre, avec une pointe humoristique imperceptible. Spectacle en trois épisodes […], la mise en scène fait bouger ce tableau très librement , avec trois montages sonores curieux, totalement différents et malgré tout proches. Sans un mot, l’interprète fantasme ses visions ou les états d’âme qui auraient pu envahir l’auteur. Mélange d’humour, de bizarreries, de gestes subtiles et précis, nous regardons sans chercher à comprendre les finesses du jeu. Le fantasme et la rêverie du spectateur font partie de ces trois courtes pièces. À la limite, cet être devient la marionnette de son environnement.

Essentiellement intimiste dans la conception, l’esprit vagabond est à cent lieues de la catastrophe qui, dans quelques heures, ensevelira la ville. Le sismographe n’existait pas encore. En attendant ces heures, goûtons au plaisir qui s’offre à nous.

Jacques Duruisseau, L’édition locale /  décembre 1995

 

[D]écouvrir un de ces mirages dont Nicole Mossoux et Patrick Bonté ont le secret. [A]vec « Pompéi », courte création sous forme d’un feuilleton en trois épisodes [s’]inspirant librement du tableau « Die letzen Stunden vor Pompeji » du peintre berlinois Michael Sowa, le duo a imaginé ce qu’il pourrait se passer si tout à coup l’image s’animait. Au centre de cette image, une table, une femme accoudée à celle-ci, une pomme dans l’angle opposé. Sur le sol, un gallinacé prostré. À l’arrière, un petit arbre au feuillage en boule. Sur fond de bruitage divers, la femme en blanc s’anime, s’agite, joue des bras, du cou, du torse. Le son, très présent, induit une multitude de significations à cette agitation.

La seconde partie repart exactement du même point, avec juste quelques subtils changements dans le décor. Dans l’environnement sonore également se limitant cette fois au rythme régulier de ce qui pourrait être une armada de criquets. La gestuelle, par contre, semble être toujours la même. Plus rapide cependant et dès lors différente.

Le troisième épisode creuse encore plus profondément le même sillon. Un œuf a remplacé le volatile. La pomme est devenue énorme. Les bruitages sont remplacés par une pièce musicale sur laquelle la même gestuelle prend encore une autre dimension. Plus légère, plus enjouée, plus drôle aussi lorsqu’on se remémore les deux parties précédentes. D’abord interloqué, le spectateur se prend au jeu, au fil des trois séquences. Et comme souvent chez Mossoux-Bonté, ce que l’on croit voir n’est plus tout à fait ce que l’on voit.   

Jean-Marie Wynants, Le Soir / décembre 1995