Hurricane

Dans le registre de l’ironie et de la fable noire, une tentative d’identification de soi menée par quelques hommes et femmes stupéfaits d’être livrés à l’existence. 

Hurricane est le fruit d’un travail sur l’acteur et l’énigme de sa présence. Sur l’apparition de la figure secrète qu’il porte en lui et qui le pousse à voyager dans le fantasme.

Improbables états, situations sournoisement catastrophiques, petits sujets à dominante érotique et bizarre : autant de filtres identitaires traversés par l’ironie.

Des créatures de charme torpillent la révolution, Frank Sinatra chante sur les charniers, la médecine impuissante est en conférence et les chiens règnent sur le monde…

La scène est un lieu autonome. Elle crée un alphabet métaphorique dont nous connaissons les lettres et parfois la syntaxe, mais jamais le sens profond. Elle a l’ambition d’être un endroit par où l’humain échappe à lui-même pour se découvrir autre ; elle tente d’accrocher, ainsi les obscurs fonds obsessionnels de l’époque.
La scène n’est pas réductible à sa surface ni à la peau des acteurs qui pèsent sur elle. C’est un instrument de perspective qui indique des points de fuite dans le cerveau des spectateurs. L’action, s’il y en a une, se passe toujours derrière, au-delà de l’œil. Mais faut-il agir et devons-nous parler encore ?  Patrick Bonté